Ce qu'on nous cache

La Commission présidentielle de bioéthique, créée par Barack Obama, qui enquêtait sur une affaire d’expérimentation médicale au Guatemala vient de rendre ses premières conclusions. La commission a reconnu que plusieurs milliers de Guatemaltèques avaient été sciemment contaminés, dans les années quarante, par des gènes de maladies sexuellement transmissibles à des fins d'expérimentation. Plusieurs dizaines seraient ensuite décédés.

LES FAITS :

Entre 1946 et 1948, 5 500 Guatemaltèques appartenant aux populations les plus vulnérables comme les malades mentaux, les prostituées, les orphelins et les prisonniers, ont servi de cobaye à la médecine nord-américaine.

A leur insu, des médecins leur ont inoculé différentes bactéries de maladies vénériennes. Au moins 83 personnes en seraient mortes. Selon la commission présidentielle de bioéthique, une des expériences aurait porté sur un groupe de 1 300 personnes dont 700 auraient fait l’objet de différentes formes de traitements médicaux contre la syphilis.

Les excuses officielles des Etats-Unis

Ces expériences financées sur fonds gouvernementaux, par l’Institut national de la Santé, avaient pour objectif d’étudier les effets de la pénicilline. Il s’agit d’un épisode clairement immoral, d’un fait honteux de l’histoire clinique de la médecine, a déclaré Amy Gutmann, chef de la commission qui depuis neuf mois travaille sur ce dossier.

La commission de bioéthique, créée en novembre dernier par le président Obama, rendra ses conclusions définitives en septembre. En octobre, Hillary Clinton et la ministre de la Santé publique avaient présenté, au nom des Etats-Unis, leurs excuses. Ces actes avaient été qualifiés de « crimes de lèse-humanité» par le président Alvaro Colom qui a demandé, lui aussi, une enquête officielle.