La campagne est belle, même l’hiver. Les nuées du brouillard qui estompent les vallées, le jeune orge qui pousse et propose ses champs verts brillant dans le soleil rasant de l’hiver. Les arbres sont dénudés découvrant les oiseaux ; le vol oscillant du pic-vert, les embardées désordonnées des moineaux, l’éclair jaune du chardonneret qui prend son vol. Parfois un grand rapace vous fait l'honneur de vous proposer ses trajectoires majestueuses.
Alors, les besoins pressants qui sont parfois si gênants en consultation deviennent une bénédiction lors des visites à domicile. Vous êtes obligés de vous arrêter, de stopper la voiture, d’arrêter le moteur. Vous avez bien entendu choisi un coin dégagé avec un arbre ad hoc. Et là, le plaisir de vous soulager se mêle au plaisir de la vue. Le bruissement du liquide qui tombe au pied de l’arbre s’accorde avec les aboiements au loin du chien de la ferme, des caquètements des poules et du ronronnement lointain de la circulation sur la route que vous voyez serpenter à l’horizon brumeux. Les Pyrénées sont là, immuables et toujours changeants dans le blanc et le gris.
Puis vous remontez dans la voiture, redémarrez le moteur. L’autoradio égrène sa litanie de catastrophes et de problèmes sociaux. Vous reprenez la route et la chevauchée perpétuelle de votre vie trépidante.
C’était bien !
10 novembre 2010
C'était bien
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